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Brève histoire des « Chartrons »…

En 1381, un couvent de frères chartreux est fondé hors des murs de la ville. Un faubourg se développe autour du monastère.

L'essor de cette zone, ancien, marécage drainé, commence avec l'installation au XVIIe siècle de négociants Anglais, Flamands et Irlandais. Obligés de s'installer hors les murs, ils créent une aristocratie du vin influente et leur proximité avec le monastère les fait surnommer Chartrons par la population bordelaise. Courtier et négociants, ils fondèrent des entreprises qui vendaient le vin dans leur pays d'origine.


Peu à peu, de vastes entrepôts de vieillissement et de stockages sont construits le long de la Garonne. Ils étaient destinés à recevoir le vin qui arrivait en gabarre des vins du haut pays du vignoble du sud-ouest et à préparer les vins pour les expéditions vers l'Europe du nord.


L'irlandais Pierre Mitchell y installe en 1723 la première verrerie bordelaise qui devient la principale fabrique de bouteilles de France et facilite la commercialisation et l'exportation du vin.

Le pasteur Antoine Vermeil œuvrera dans le quartier des Chartrons de 1824 à 1840. En 1829 il crée un « bureau de charité protestante » et une société de bienfaisance. Il ouvre une école primaire et une salle d'asile. Il est le principal artisan du temple des Chartrons et d'un cimetière protestant.

Les familles des grands négoces furent fortement influencées par les premières d'origine anglo-saxonnes. Même les familles venues d'Alsace ou de la vallée du Rhône prirent une connotation d'outre-Manche.

Les alliances commerciales et matrimoniales furent la base d'une communauté autarcique jusque dans les années 1970. Cette influence est toujours notable dans le nom des châteaux du vignoble du Médoc: famille de Tom Barton à Léoville Barton, famille Rothschild aux château Lafite et Mouton, John Lynch, fondateur des châteaux de Lynch-Bages et Lynch-Moussas, famille Boyd à Boyd-Cantenac...







Les années d' APRES-GUERRE

Déserté par les négociants. La réputation du quartier en souffre, entre des entrepôts vides laissés à l'abandon.

À l'aube des années 2000, cette zone proche du centre-ville, à l'architecture ancienne typique et le front de Garonne incitent les décideurs à entreprendre sa réhabilitation.




Aujourd'hui

De vastes programmes créent des habitations et des bureaux modernes en préservant les façades chargées d'histoire. De mal famé, le quartier devient branché et se trouve colonisé par les antiquaires et brocanteurs. Les restaurants et bistrots qui se multiplient donnent une vie diurne et nocturne, à un quartier bel et bien devenu branché- bohème…


Extrait et composé par D.M





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