Vers le IIIème siècle avant J.C. la venue sur les rives de la Garonne d’une peuplade de guerriers celtiques de la tribue gauloise des Bituriges Vivisques, va être à l’origine de la création du port fluvial et de notre cité : Burdigala, de son vignoble alentour, pour en arriver à Vinexpo aujourd’hui.
Fondation de Burdigala et développement du port
Les Bituriges Vivisques qui, les premiers, établirent un habitat permanent sur la rive gauche du fleuve aquitain aux alentours de l’estey de la Devèze, poussés par l’esprit de lucre, et faisant preuve d’une remarquable intelligence commerciale, fondent Burdigala sur le magnifique bras de mer qui favorise l’arrivée des convois d’étain, dont le commerce est à l’époque florissant. Il faut un minimum de cohésion ethnique le long de la Garonne pour que le trafic soit florissant et les convois sécurisés. En faisant de la Garonne un fleuve celtique, ils signent le destin de leur port, affirment par leur nom leur prétention à être les « rois du monde », sans que nous percions encore à ce jour l’étymologie de Burdigala, sujet de multiples controverses. L’activité commerciale du port fluvial de Burdigala s’explique alors par les relations avec la Bretagne et le monde atlantique qui fournit l’étain et aussi avec l’Italie et le monde méditerranéen qui envoie le vin campanien.
Les PREMIERS VIGNOBLES DE BORDEAUX
Célèbre pendant toute l’occupation romaine pour ses terres à blé, l’Aquitaine ignore encore à cette époque une production qui plus tard servira sa gloire, le vin. Les écrits de l’époque confirment que dans cette région il ne pousse point de vignes. Les habitants de la Gaule buvaient communément de la bière faite avec de l’orge, la cervoise, et ne connaissaient que le vin apporté par les marchands méditerranéens. Le vin est essentiellement importé de Pompéi, du Narbonnais et d’Espagne. Devenant assez vite cependant très amateurs de vin, les Bordelais n’ont pas voulu continuer à payer des droits prohibitifs qui enrichissaient les seuls négociants romains du Narbonnais. C’est dans ce contexte, alors que de nombreuses mines d’étain ferment, que les Bituriges décident de planter leur propre vignoble avec un cépage résistant au froid, le célèbre cépage Biturica ou Biturgiaca qui nous est connu par les écrits de Pline l’Ancien et de Columelle. L’importation de la biturica, dont l’origine reste discutée, scellera la vocation viticole de Bordeaux, ainsi en 71 après J.C., quand Pline visite la région, les vignes sont là. Très vite, la ville se transforme en une cité de négoce où la culture vinicole pénètre tous les secteurs de l’économie, le vignoble va s’étendre régulièrement et conquérir déjà les coteaux de la rive droite.
Afin de défendre ses intérêts commerciaux et économiques, la ville est désireuse de participer activement à l’administration de la province et d’abriter des fonctionnaires romains. Après l’octroi par Vespasien du droit latin à la cité des Bituriges Vivisques, Burdigala désormais régie par des magistrats qui obtiennent à leur sortie de charge la citoyenneté romaine, administrée par un Sénat de décurions, va connaître une véritable promotion politique
Aujourd'hui
Ainsi une Aquitaine redessinée, et très différente à cette époque, dont la capitale était jusqu’alors Saintes, va voir dès le troisième siècle, Burdigala accéder au rang de première métropole de l’Aquitaine. Peut-être trop soucieuse de son développement économique, trop soucieuse d’un climat de paix, Burdigala sera une ville sans histoire, sans enthousiasme mais aussi sans profonde crainte. Attitude assez fréquente de notre ville au cours de l’histoire, souvent critiquée par les bordelais eux-mêmes, nous en reparlerons …
D.M.
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